Détail d'un tableau d'école bolonaise - XVIIème s.
Huile sur bois, cm. 30x24
Huile sur bois, cm. 30x24
Lucrèce (Lucretia en latin) est la fille de Spurius Lucretius Tricipitinus et l'épouse de Lucius Tarquinius Collatinus. Elle est renommée par sa beauté et plus encore par sa vertu. Pendant le siège d'Ardée, les fils du roi et leurs compagnons dont Tarquin Collatin parient et se rendent ensuite à Rome pour observer la conduite de leurs épouses. Les belle-filles du roi partagent un fastueux festin alors que Lucrèce file la laine avec ses servantes. Sextus Tarquin, l'un des fils du roi Tarquin le Superbe, en conçoit un désir coupable. Venu en hôte chez Tarquin Collatin, il viole Lucrèce, commettant ainsi deux crimes d'un coup (contre une dame romaine et contre les lois de l'hospitalité). Si elle ne lui cède pas, il menace de la tuer et de mettre dans son lit un esclave mort, comble de l'infamie. Après le départ de Sextus Tarquin, Lucrèce fait venir son père, avec Publius Valerius Publicola, et son mari, ce dernier accompagné de Lucius Junius Brutus. Lucrèce, après leur avoir expliqué le forfait du prince et avoir réclamé vengeance, se donne la mort, par un couteau qu'elle tenait caché. Lucrèce est considérée comme un exemplum (histoire d'une personne dont les actes sont dignes d'être imités), car elle n'est pas coupable, et ne veut pas donner l'exemple d'une femme qui aurait survécu au déshonneur.
Le récit de Denys d'Halicarnasse diverge quelque peu de celui de Tite-Live concernant la mort de Lucrèce. Cette dernière se suicide dans les bras de son père en présence de Valerius Publicola, et c'est lui qui prévient son mari, Tarquin Collatin et Brutus.
Ensuite, les hommes qui entourent Lucrèce, surtout Lucius Junius Brutus, commencent à ameuter la population et à marcher sur Rome. Ayant rejoint la capitale, ils soulèvent le peuple contre la famille royale et mettent fin à la royauté. Le roi Tarquin le Superbe, alors absent de Rome pour cause de guerre, revient en hâte, mais lorsqu'il arrive, les portes de la ville lui sont fermées et il est condamné à l'exil.
C'est donc à la suite du viol de Lucrèce que Rome serait passée de la monarchie à la République, en 509 av. J.-C., comme le signalent de nombreux auteurs antiques. Cependant, ce récit tient plus de la légende que de l’Histoire car en réalité, l'arrivée de la République s'expliqua tout simplement par une perte d'influence de la puissance royale étrusque dans toute l'Italie. (Wikipedia)
La Renaissance et encore plus, par la suite, le Concile de Trente exaltent la vertu qui doit être préférée même à la conservation de la vie individuelle. Les représentations qui exaltent ce principe, comme le suicide de Cléopâtre, celui de Lucrèce ou les supplices subis par les martyres, connaissent un succès grandissant entre XVIème et XVIIème siècle.